C’est l’un des critères qui fondent la bonne santé démographique d’une commune. Ainsi, après des décennies de fermetures, Audincourt a renoué, ces dernières années, avec les ouvertures de classes.
Une tendance qu’a confirmée l’Insee dans sa dernière livraison, l’institut de statistiques ayant en effet élevé Audincourt au rang envié de seule ville franc-comtoise de plus de 10.000 habitants à connaître une hausse de population. Un état de fait qui se mesure notamment au centre-ville où l’école Georges-Brassens, qui dénombre 341 élèves à ce jour et déjà 367 pour la rentrée prochaine, risque, à terme, l’asphyxie en terme d’effectifs.
« La politique d’habitat que nous menons », explique le maire Martial Bourquin, « laisse entrevoir un flot de population supplémentaire dans les années qui viennent, il nous faut prévoir les services qui vont avec ». D’où, fait rare par les temps qui courent, la création d’une nouvelle école. Laquelle s’installera dans les 1.200 m2 de l’éphémère Intermarché de l’espace Jean-Bazaine rue des Vergers.
Marché couvert réhabilité
Un bâtiment acquis par la Ville qui va engager sa réhabilitation pour un montant d’un million d’euros. Ouverture prévue des quatre à cinq classes de maternelle comprenant notamment un espace motricité que la municipalité veut « innovant » : septembre 2016.
« Nous aurions pu faire une pause, mais il nous faut investir car si on relâche notre volonté de transformer la ville, on prend un retard qui peut s’avérer rédhibitoire », estime Martial Bourquin. Lequel appuie l’attractivité sur le diptyque services-commerces.
Dans cette perspective, le marché couvert, vingt-sept ans d’âge, va être réhabilité, à partir de juillet, pour 400.000 €. Une opération en simultanée avec le réaménagement de la place lié à l’arrivée du THNS.
À quelques mètres de là, l’ancienne caserne des pompiers, placée sous le foyer municipal, va se muer en trois cellules commerciales de 100 à 140 m2 chacune pour un montant de 300.000€. « Nous avons déjà des touches en vue d’installations », assure Martial Bourquin. Livraison attendue : décembre 2015.
Et, comme pour compenser le départ, à la fin de l’année dernière, de la périnatalité de l’ex-clinique Lucine où un petit millier d’accouchements étaient pratiqués chaque année, l’arrivée, début avril, d’au moins deux ophtalmologues est annoncée dans ces locaux tout juste rénovés par la Ville pour 2 millions d’euros. Des installations qui vont bénéficier à tout le pays de Montbéliard, touché, comme ailleurs, par la carence de spécialistes.
« Des dizaines d’emplois dans le BTP »
« Mais voilà qui va aussi compenser le déséquilibre créé par l’émergence de la zone franche », insiste Martial Bourquin. Qui rappelle que la transformation de l’ancienne agence de Pôle Emploi a permis l’arrivée de deux jeunes médecins généralistes l’an passé.
Alors, en y ajoutant notamment les travaux d’isolation du groupe scolaire Georges-Edme (450.000€), la municipalité va ainsi engager plus de six millions d’euros d’investissements en 2015. « Tout cela pèse localement des dizaines d’emplois dans le BTP ». Et 1 million d’emprunt, le reste relevant de l’autofinancement dans une commune où le taux d’endettement par habitant (775 €) s’avère inférieur à la moyenne de la strate des villes de pareille taille (949 €). Une ville, surtout, où la moyenne du revenu annuel de ses habitants (10.000 €) demeure largement au-dessous de celle de ses homologues de poids démographique identique (14.000 €). Et qui, manifestement, prend toujours plus de poids en nombre d’Audincourtois…